Cette explosion de dépenses publiques financées par la dette sera, nous dit-on, sans conséquence, car d'une façon ou d'une autre, la BCE la rachètera, pour soit l'annuler (transférant alors des pertes aux Etats) soit la planquer dans un coin de son bilan, sans en demander le remboursement.
Ce dernier cas est le plus probable, mais alors le taux d'endettement des Etats ne diminuera pas. Comment les pays du clubmed, aux taux d'endettement abyssaux, pourront-ils continuer à emprunter sur les marchés?
Soit les marchés feront comme aujourd'hui, mais en plus accentué, et appliqueront des taux distincts selon les pays et leur santé financière. Et le poids de la dette sera vite insupportable. Soit la Commission empruntera en son nom, mais les mauvais ratios des pays du clubmed conduiront le marché à monter les taux.
Les conflits entre frugaux et clubmed auront toutes les chances de s'enflammer, jusqu'au risque de faire exploser la zone euro, les frugaux refusant de payer pour les cigales.
C'est un risque qu'il ne faut pas prendre à la légère, on l'a bien vu au plus fort de la crise grecque, qui n'était qu'un fétu de paille face à celle que pourrait causer la France, l'Espagne et l'Italie réunies.
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Le moment actuel nous donne l'illusion d'un pouvoir infini des Etats en général, et de l'Etat français en particulier. Mais quand le monde se réveillera du coup de massue du covid, les marchés reprendront le dessus, et les Etats cigale seront durement sanctionnées.
La France, comme l'Italie, l'Espagne, la Grèce et d'autres, seront dans le collimateur des marchés, et la solidarité européenne sera en grand danger, et avec elle la pérennité de l'euro.