Las ! Au bout de dix huit mois de pouvoir, le paradis annoncé fait de compétitivité, productivité, rentabilité, mondialisation, se trouve dénoncé par les gilets jaunes, dans une querelle violente accueillie avec sympathie par un bon nombre de français. Il y avait donc des français qui se sentaient au bord de la route, abandonnés, et qui n'attendaient rien, mais rien de rien, du monde si joliment décrit par Macron ! Eux parlaient désertification des campagnes, chômage, précarité, pauvreté, fins de mois difficiles, mépris, désespérance.
Changement de logiciel pour Emmanuel Macron, qui de défendeur de l'adaptation de la France à la mondialisation, se met à afficher des préoccupations sociales et environnementales.
Et vlan, quelques mois plus tard, une crise sanitaire sans précédent met en lumière les failles de la mondialisation et de la division internationale du travail. Pour éviter la déroute, le mondialiste et entrepreneurial Macron se transforme en protecteur de la nation, dispensant des aides à l'économie à coup de centaines de milliards d'euros, préconisant soutiens sans compter aux entreprises, aux hôpitaux, relocalisations, souverainisme voire protectionisme.
Ainsi le candidat mondialiste qui pariait que la richesse des très riches ruisselerait sur la misère des plus pauvres, en est-il venu à se faire le défenseur des derniers de cordée, à nationaliser de fait nombre d'entreprises, à danser avec les milliards en se jouant des règles de bonne gestion financière qui jusque là interdisaient toute générosité.