Le bonheur des uns fait le malheur des autres, il en est toujours allé ainsi, les beaux châteaux qui émerveillent les français se sont bâtis par les impôts des "financiers" qui grâce à la "ferme" gardaient pour eux le surplus qu'ils percevaient du montant sur lequel ils s'étaient engagés vis à vis du roi. C'est la dîme et les indulgences qui permis la construction des cathédrales et palais épiscopaux, ce sont les salaires de misères accordés à des salariés sans droits qui ont permis les empires industriels, ce sont les esclaves du monde entier qui ont érigé les pyramides, le Taj Mahal et autres merveilles. Aux uns le luxe et l'opulence, aux autres misères et travail.
Les temps modernes ont apporté quelques progrès, les travailleurs et travailleuses ont des droits, des syndicats pour les défendre, des assurances sociales, un salaire minimum.
Mais les derniers de cordée restent derniers de cordées, percevant un salaire qui ne permet pas de vivre, restant ignorés des directions, peu reconnus, à peine respectés, par des dirigeants provenant d'une même éternelle classe sociale, égoïste, méprisante. Une classe sociale appartenant de génération en génération à ce qu'elle croit être l'élite, inconsciente que sans les derniers de cordée, elle ne serait rien.
Aujourd'hui, la faillite de Naouri met en danger tous les salariés du Groupe, Monoprix notamment. Pour éviter la débâcle, des postes sont supprimés, les salariés restants devront faire le travail des partants, en plus du leur, à rémunération égale évidemment, soit le smic ou presque. JC Naouri continuera à se prélasser dans le luxe, déjeuner dans les meilleurs restaurants, être conduit dans les plus belles berlines, avec chauffeur peut-être. Tandis que les "petites mains" qui font tourner les magasins seront de plus en plus exploitées, avec en sus l'angoisse du lendemain.
Bien peu sont ceux qui crient au scandale, qui se révoltent contre ce capitalisme sauvage qui ravage l'homme. Bien peu sont ceux qui crient contre la stagnation d'un smic qui, pour récompenser 39 h de travail hebdomadaire, permet à peine de survivre. A un an des élections présidentielles, quelle femme ou homme politique préconise la hausse des rémunérations les plus basses ? Qui s'intéresse à ces derniers de cordées, dont la nécessité pourtant a été démontrée pendant la crise sanitaire ? Les magouilles et combines financières où des ambitieux se comportant comme des marchands de biens jouent au casino avec les entreprises passionnent les médias économiques et financiers. Mais jamais, jamais, ils ne posent la question de la légitimité de ces opérations, dans lesquelles les vrais propriétaires de l'entreprise, c'est à dire ceux qui la font chaque jour, sont pas même consultés.
Le capitalisme a atteint le plus haut dans l'ignominie. Et comme il ne manque pas d'imagination, que les contre-pouvoirs sont impuissants, que les opinions sont consentantes ou en tous cas passives, il n'est pas sûr que le maximum ait été atteint.