Ce n'est bien sûr pas là tout le patrimoine de Monsieur Arnault. Oeuvres d'art, vignobles (château Yquem), et surtout actions du groupe LVMH, parions que toutes ne sont pas inscrites dans les livres d'un compte-titres lambda d'une banque lambda. Tout compris, son patrimoine s'élèverait à plus de 40 milliards de dollars.
Une belle réussite, si tant est que la réussite d'une vie se mesure à la valeur de ses biens. Né en 1949, il fait Polytechnique, et rejoint l'entreprise familiale de travaux publics Ferret-Savinel. Il convainct son père de vendre l'activité BTP, pour se lancer dans la promotion d'appartements de tourisme sous la marque Ferinel, vous savez, le slogan "Ferinel, les maisons à la mer". Rien à voir avec les propriétés ci-dessus, mais le prix était plus accessible ! En 1978, il succède à son père, puis après l'élection de Mitterand en 1981 part aux EU créer Férinel Inc, avant de revendre le tout en 1995 à la Cie Générale des Eaux (ce sera la base de départ de Nexity).
Son coup de maître, c'est le rachat en 1984 de la Cie Financière Agache, autrement dit du groupe Boussac. Subissant de plein fouet la crise de la filière textile européenne, Boussac n'est plus que l'ombre de lui-même, et ne survit que grâce aux aides de l'Etat français. Seulement ces aides n'ont pas l'heur de plaire à Bruxelles, qui y voit une atteinte au libre jeu de la concurrence. Avec 90 millions de francs et le soutien de la banque Lazard, Arnault devient PDG d'un groupe qui outre le textile, détient Christian Dior, le Bon Marché, Conforama, les Couches Peaudouce.
De quoi satisfaire un amateur de mécano industriel, doué de bon sens, d'ambition et pas trop freiné par les scrupules. Il lui faut rembourser 338 millions de francs, soit une partie du milliard de francs reçus de l'Etat. Il vend le textile à Prouvost, concurrent historique de Boussac, et Conforama à son rival François Pinault. En 1987, il est à la tête d'un groupe qui fait déjà de lui une des personnes les plus riches de France. A titre personnel, il n'aura pas investi plus de 40 millions de francs, mais il aura tout joué.
En 1987, Arnault profite du krach de la bourse pour acheter des actions de LVMH, le tout nouveau groupe créé la même année entre Moët-Hennesy et Louis Vuitton. A la demande des actionnaires et dirigeants, sa participation monte à 25% en 1988. Les deux PDG des sociétés composant LVMH ne s'entendent pas, et Arnault, avec l'aide de la banque Lazard et du Crédit Lyonnais, lance une OPA sur LVMH, et devient l'actionnaire majoritaire. Alain Chevalier, ancien pdg de Moët-Hennssy est évincé, et Louis Récamier, ancien pdg de Vuitton échoue à annuler l'OPA.
Depuis, le groupe a accéléré son développement, investissant aussi avec des succès inégaux dans la "nouvelle économie".