L'hôpital tant encensé au cours de la crise sanitaire et plus généralement le système de santé français, n'ont guère été l'objet de propositions. Les urgences, les déserts médicaux, l'insuffisance de lits, la perte catastrophoque d'attractivité des métiers hospitaliers qui pourraient faire exploser le système si on n'y trouve pas remède, ont été passés sous silence.
La question des salaires reste débattue essentiellement à l'aune des facilités de l'Etat en terme de charges sociales, excluant toute volonté de chambouler la répartition des revenus. Ce sujet faisait la une des Fac il y a quelques décennies. Et alors que les écarts de revenus s'accroissent très injustement, la question n'est jamais soulevée. Par sentiment d'impuissance? Aucune proposition autre qu'une augmentation du smic de quelques pour cent sur cinq ans, ce qui ne changera pas le paysage social, dix voire vingt pour cent de pas grand-chose ne faisant toujours pas grand-chose! Pas d'indignation sur les revenus mirobolants de Carlos Tavares, nouveau dieu de l'automobile, comme son ancien patron Carlos Ghosn l'était avant lui avant sa déchéance!
Tous s'accordent à augmenter les impôts des riches. Mais à part des voeux pieux et l'annonce du rétablissement de l'ISF, rien de nouveau sous le soleil. Il y aurait pourtant beaucoup à dire sur les pratiques d'évasion fiscale (appelée aussi optimisation) des grands groupes, qui par le biais de centaines de filiales dans les paradis fiscaux, localisent les profits là où ils paient le moins d'impôts, distribuent des rémunérations complémentaires et occultes aux dirigeants, combinent pour faire apparaître un fort bénéfice pour les actionnaires et un bénéfice nul voire négatif pour l'Etat. Des milliards d'euros de dividendes, la soupe à la grimace pour l'Etat.
Quant aux très riches particuliers, les banques privées, les conseillers patrimoniaux secondés par une armée officielle ou officieuse d'experts juridiques et fiscaux, savent utiliser à la perfection les outils de dissimulation du capital permis par exemple par le démembrement de propriété, et des fonds d'investissement judicieusemebt détenus dans des paradis fiscaux par des prête-noms. Une arme existe pour lutter contre ces excès, celle de l'abus de droit. La volonté de l'utiliser existe-t-elle ?