L'idée européenne est l'une des plus belles idées du 20ème siècle. Celle à même de faire bouger les peuples, de donner du sens à l'action quotidienne, à offrir des perspectives aux nouvelles générations.
Réunir des peuples aux cultures et histoires voisines, qui ont passé des siècles à s'entre-tuer jusqu'a l'horreur absolue du nazisme, était une formidable ambition. L'Europe devait être plus forte unie que divisée, plus rayonnante culturellement et politiquement, plus forte dans son action civilisatrice. Telles étaient les ambitions de ses fondateurs.
Force est de reconnaître que les résultats n'ont pas été atteints.
La mondialisation, une insuffisante volonté politique d'une Europe trop tôt élargie avant d'être approfondie, des bouleversements géo-politiques qui ont entraîné des millions de personnes sur les routes de l'émigration, une accélération jamais vue du progrès technique qui marginalise des franges entières des populations ont eu raison du rêve européen.
La mondialisation a fait se déverser des milliers de produits sur le marché le plus riche du monde. L'Europe n'a pas su, pu ou voulu se protéger, entraînant faillites d'entreprises, chômage, désertification, désespérance. Le capitalisme a triomphé, la spéculation à créé des milliers de nouveaux riches, le taux de profit est devenu le critère d'action des entreprises.
Quand l'Europe n'a plus pu accentuer l'intégration, économique, fiscale, budgétaire, Kohl et Mitterand se sont lancés dans un élargissement mal réfléchi, voulu pour des considérations politiques souvent louables, mais qui ont eu pour effet une paralysie des instances politiques. L'Europe s'est alors installée dans l'édification d'un édifice de réglementations, mal expliquées et parfois inexpliquables, donnant le sentiment qu'elle soignait l'arbre mais pas la forêt.
Et puis sont arrivées les hordes de réfugiés fuyant la misère et la guerre, mal gérées parce qu'ingérables, ravivant les vieux réflexes de peur et de haine de l'étranger, qui, comme trop le pensent, viennent manger notre pain!
Enfin les révolutions technologiques ont bouleversé toutes les habitudes à un rythme jamais vu, marginalisant ceux qui passent à côté, créant stress et inquiétude pour ceux qui tentent de s'adapter toujours et encore, amenant la perte des repaires traditionnels