On aime bien en France, et surtout au Médef, incriminer l'Etat qui serait la cause des mauvais résultats de l'industrie française.
C'est aller un peu vite en besogne, quand on sait en plus que peu de pays dans le monde aident les entreprises au niveau de la France.
Trois évènements actuels éclairent de façon presque caricaturale la pratique française :
- la tentative de rachat de Carrefour par le canadien COUCHE-TARD, agréée par l'actionnaire principal et le pdg
- l'échec de SANOFI à sortir un vaccin anti-covid en même temps que ses concurrents, tout en distribuant des dividendes record et réduisant chaque année sa recherche
- le démantèlement annoncé d'ENGIE, qui projette de se séparer de tout ce qui n'est pas directement du secteur de l'énergie.
Alexandre Bompart
Dans le premier cas, le pdg du deuxième distributeur français se montre prêt à céder son groupe à une entreprise canadienne pour permettre à Bernard Arnault de sortir du groupe en limitant sa perte. Les 14% (20% des droits de vote) acquis en 2010 par le milliardaire français n'ont fait que se dévaluer, le marché ayant accueilli fraîchement la "vision stratégique" limitée à la vente de l'activité super-discount (DIA) et d'une partie du patrimoine immobilier.
SANOFI, géant mondial de la pharmacie, sortir son vaccin anti-covid au moins un an après les américains, anglais, allemands, russes, chinois, indien. En même temps, le nouveau DG ne voit pas malice à annoncer la poursuite de l'allègement des effectifs de Recherche & Développement, ni à distribuer 4 milliards d'euros de dividendes. Nombreux sont ceux qui s'inquiètent d'un manque de vision industrielle du staff directorial, qui affiche sans honte au monde une entreprise impuissante et inerte, obnubilée par la seule rentabilité à court terme et la bonne forme du cours de bourse.