Les causes du changement climatique sont multiples, le climat a souvent changé dans l'histoire de la planète, et cela bien avant l'apparition de l'homme. Tantôt il s'est refroidi, tantôt il s'est réchauffé. Quelle est la part des effets de l'activité de l'homme dans les variations d'aujourd'hui, nul ne peut le dire avec certitude. Agissons donc, mais en ne perdant jamais de vue cette relativité des choses.
195 pays ont donc pris des engagements plus ou moins contrôlables, plus ou moins contraignants, pour prendre la route vers la réduction des gaz à effets de serre, et limiter à moins de deux degrés l'augmentation de la température moyenne sur quelques dizaines d'années.
Dont acte. Cette belle unanimité pour agir dans un sens positif pour l'homme et la planète n'est pas si fréquente qu'on puisse la prendre à la légère. Dans le "climat" ambiant de violence, guerre, terrorisme, chômage, paupérisation, hausse des inégalités, l'accord de Paris est un petit rayon de soleil. Il y en a si peu.
Le profit doit être ramené à sa juste place.
Il n'en reste pas moins que le slogan sauvage vu sur un véhicule de location doit faire réfléchir. Si on veut vraiment limiter les dégâts commis par nos activités sur la planète, le climat, mais aussi l'environnement, la diversité biologique, la santé, les océans, un simple accord des Etats ne suffira pas.
C'est le système économique appliqué par le monde entier qu'il faut remettre en question, en ramenant à sa juste place ce qui est devenu son moteur premier, le profit.
Celui-ci est assis sur la production marchande de biens et services, qui assure l'emploi avec les revenus qui permettent de vivre plus ou moins largement. Le profit permet de pérenniser l'activité, nul producteur pouvant durablement vendre à un prix moins cher que le prix de revient.
Mais de simple critère de gestion, le profit est devenu le but premier de l'activité. Il ne sert plus seulement à péreniser l'activité, mais à gagner de l'argent pour l'enrichissement de quelques uns, actionnaires et élites dirigeantes. Pour baisser le prix de revient, on délocalise là où c'est le moins cher, très loin des lieux de consommation, avec, qui plus est, des dégâts collatéraux causés par exemple par l'augmentation des contraintes de transports. Pour diminuer encore les coûts de personnel, on s'engage dans une course vaine et sans fin à la productivité, condamnant la planète à produire toujours plus pour des emplois toujours moins nombreux.
Tant que le profit sera le moteur d'une économie marchande opérant dans un marché concurrentiel mondialisé, l'homme continuera à détruire la planète. C'est à dire à détruire la branche sur laquelle il est assis.
C'est une conviction qu'un nombre croissant de personnes commence à s'approprier, et pas seulement chez les "écolos". Partout en occident les classes dites populaires réagissent contre un système destructeur qui ne leur assure plus le nécessaire pour bien vivre. Les classes plus favorisées, qui continuent à profiter encore du système, réagissent plus mollement.
Les bénéficiaires du système en place diminuent depuis une bonne dizaine d'années, alors que les plus riches le sont de plus en plus et que la planète se dégrade de plus en plus vite. La révolte contre cette situation n'est-elle pas une des causes principales du succès du populisme qu'on voit dans beaucoup de pays européens?
La réponse n'est sans doute pas dans leurs rangs. Mais il sûr que le capitalisme tel qu'il est aujourd'hui est à bout de souffle, qui génère inégalités, paupérisation, destruction de l'environnement, stress.