Espèrons que le gouvernement ne suive pas la préconisation de la commission, la limitation ou suppression du smic ne faisant pas partie, je crois, du programme d'Emmanuel Macron. Il est quand même révélateur et déprimant que des gens bien pourvus et au gros niveau de vie mettent leur pseudo-savoir au service de pareilles causes, sans état d'âme. Il n'y a qu'à se pencher un peu en arrière, pour voir que sans les organisations syndicales et l'Etat, les entreprises auraient maintenu des conditions de travail inhumaines. Elles le sont toujours dans les pays en développement, et c'est la loi qui a interdit le travail des enfants dans les mines, non la simple humanité. Supprimons le smic, et des millions de personnes se verront proposer des salaires mensuels de 500€ !
On parle de plus en plus, et c'est nouveau, des travailleurs pauvres. Voilà un vrai combat, ne pas accepter qu'une personne qui travaille le quota d'heures légales ne puisse vivre de son salaire avec un minimum de décence , c'est à dire se loger, se nourrir pas trop mal, se vêtir, éduquer ses enfants, et aussi, eh oui, bénéficier d'un minimum de loisirs.
Voilà le combat auquel tous les hommes devraient s'attacher. Pas à diminuer le smic, au faux prétexte qu'il serait contraire à l'intérêt des plus pauvres !
Dans des entreprises, on voit se dérouler des expériences appelées "vis ma vie", où une personne vit un jour ou plus, dans le poste d'une autre. Et si on demandait à ces experts, ou mieux aux DRH et patrons, de vire la vie du smicard?
Six mois sur une plate-forme téléphonique, ou à livrer par tous les temps les colis Amazone ou les courses des particuliers, sans même évoquer les métiers pénibles du bâtiment et des travaux publics, avec pour tout salaire un smic, avec lequel ils devraient se loger et assurer leur survie?
Combien seraient-ils à tenir six mois ?