Cette majorité-là ne croit plus dans la politique pour apporter le changement auquel elle a droit. Il y a quelques décennies, elle mettait ses espoirs dans les syndicats et les partis de gauche, parti communiste en tête. Ces raisons d'espérer sont éteintes aujourd'hui, la revendication a fait place à la lutte anti-système pour abattre un monde de dirigeants jugés "tous pourris", profiteurs, égoïstes.
C'est la faillite de nos démocraties que d'avoir laissé la bride au capitalisme et aux envies de puissance et de richesse aux plus cupides d'entre nous, et d'avoir ainsi permis que la courbe de la marche lente vers plus de justice sociale se soit inversée à partir des années 2000.
On a oublié que la plupart des révolutions ont pour objet principal des revendications sociales. C'est le prix du pain qui a soulevé les français en 1789, pas l'élection de députés au régime universel ni l'envie de république.
En méprisant financièrement et socialement les travailleurs qualifiés péjorativement de non qualifiés, c'est le fonctionnement de l'économie qui est mis en danger, privée comme publique
En n'écoutant pas la masse des travailleurs qualifiée de non qualifiée, on tue son espérance d'une amélioration de sa condition, et sa foi dans la politique et la démocratie. On sait bien pourtant, surtout après la crise sanitaire, qu'un pays a besoin de travailleurs peu ou pas qualifiés autant que de ministres ou pdg, et que des infirmières ou des caissières en grève font plus de mal qu'un pdg qui va jouer au golf. Or lui fait fortune, a portes ouvertes dans tous les palais de la république, a les réseaux qu'il faut pour parer à toute situation, tandis que les premiers ont leurs yeux pour pleurer.
Il est temps que les politiques et dirigeants des entreprises ouvrent les leurs afin que plus de la moitié de la population reprenne goût à la démocratie, et que le pire soit ainsi évité.