Pendant ce temps-là, les entreprises et leurs chefs continuent d'entreprendre en rond, comme si de rien n'était ou presque.
Le grand mécano des affaires se poursuit à l'échelle mondiale, on se vend et on se rachète au plus offrant, dans le plus grand mépris des intérêts des salariés, des clients, des fournisseurs, des pays. On répugne à augmenter de 100€ les plus bas salaires, mais on dépense des milliards pour racheter des affaires - qu'on revendra à perte d'ici quelques mois parce que les synergies ne seront pas au rendez-vous, en ayant sacrifié au passage quelques milliers d'emplois - ou , comble de l'inutilité et du non-sens, pour racheter ses propres actions, histoire qu'on ne fasse pas à soi ce qu'on fait aux autres.
La recherche du taux maximal de profit demeure l'ambition principale des grands actionnaires, desquels les pdg et les staffs dirigeants sont réduits à n'être que les courroies de transmission.
Les financiers poursuivent leurs spéculations boursières, achetant et vendant au grè de leurs perspectives de gains à court terme.
Les oligopoles défient les Etats, transfèrant leurs sièges ou activités dans les pays les mieux disant en terme de fiscalité, droit social, réglementation. Les grands patrons sont devenus intouchables, se moquent de la presse, et pratiquent le chantage à l'emploi pour arriver à leurs fins.
On continue de polluer comme avant, fort de la position oligopolistique, et de démonstrations de bonne conduite à l'aide d' études pseudo-scientifiques établies par des experts grassement rémunérés.
Sous le prétexte de la compétition internationale, le course à la productivité génère des métiers sans intérêt, mal payés, stressants, tandis que le profit érigé en finalité sociale fait perdre tout son sens au travail.
Même de bonne volonté, les politiques voient une réalité déformée, centrée sur des statistiques nationales. Membres de l'élite, leur vision de la réalité reste une vision de classe. Il a fallu les gilets jaunes, le brexit, Trump et l'explosion du Front National pour qu'ils découvrent que taux de croissance ne signifie pas amélioration de la condition de vie pour tous.