Alors que les peuples soumis à des régimes autoritaires aspirent à plus de liberté et de démocratie, les électeurs des pays démocratiques cèdent aux sirènes de partis politiques autoritaires d'extrême droite, ou de candidats fantaisistes.
Au XIXème siècle, le général Boulanger n'avait pas fait long feu, aujourd'hui il semble que plus on est présumé incompétent, plus on a de chances d'être élu.
Pour plaire, il faut désormais afficher sa virginité politique, l'ignorance et l'inexpérience sont les atouts du succès. Alors qu'il y a peu les candidats espéraient attirer les voix des électeurs par leur l'expérience acquise par des années de mandats de députés et de ministre, et par la connaissance des dossiers complexes, elles sont aujourd'hui synonymes d'inefficacité, quand ce n'est pas corruption, ambition personnelle, vision partisane et réductrice.
On veut du rêve. Alors ceux qui s'obstinent à invoquer la "realpolitik" pour limiter les ardeurs des plus idéalistes sont reléguès sans préavis aux poubelles de l'histoire.
Alors que la complexité du monde croît à une vitesse exponentielle, que la technologie change nos vies, posant des problèmes existentiels jamais vus, que le monde est assis sur une poudrière avec des relations internationales qui menacent à chaque instant de se détériorer, aiguisées par les ambitions des plus forts et des marchands d'armes, que l'imbrication des états dans la mondialisation ajoute à la complexification, le monde se choisit partout des novices en politique, qui n'ont comme attraits que leur sourire et des naïvetés plus proches des brèves de comptoirs que de la science politique.