Après les quelques jours de sidération, le gouvernement et le président ont pris des mesures allant dans le sens souhaité par les gilets jaunes. Sans rien lâcher cependant, faisant douter de la profondeur des changements qu'on peut en attendre.
En privilégiant la voie fiscale (augmentation de la prime d'activité) à celle des salaires (hausse du smic), Macron est resté fidéle à sa politique d'économie de l'offre, priorisant la diminution des charges des entreprises. C'est un choix à court terme, néfaste parce qu'il met à l'écart les salariés smicards non bénéficiaires de la prime, parce qu'il ne revalorise pas le travail comme il devrait l'être, parce qu'il va nous éloigner des objectifs européens de maîtrise de la dette et du déficit, parce qu'il continue à faire croire que le président peut tout, alors que dans nos économies mondialisées, financiarisées et à technologies galopantes, le poids du politique régresse comme peau de chagrin.
Ca n'est pas à l'Etat de pallier les défaillances des entreprises dans des politiques salariales qui gâtent une minorité de cadres. Ce n'est pas en exonérant de charges les bas salaires que les entreprises modifieront leurs politiques salariales afin que tout le monde puisse vivre de son travail.
Un grand débat a été lancé. On ne peut pas en attendre grand-chose, si ce n'est au mieux la satisfaction de certains d'avoir pu s'exprimer. Il n'y a pas de solutions miracle auxquelles personne n'a pensé jusque-là. Pour le reste, il y aura tout et son contraire, les salariés voudront une hausse des salaires et des retraites, les patrons n'en voudront pas, on va crier haut et fort contre le départ de l'Administration des villes petites et moyennes, mais on ne reviendra ni sur le passé ni sur le présent, on va demander une baisse des impôts pour soi et une hausse pour les autres, une diminution de la présidentialisation de la Vème république, ou au contraire un système à l'américaine etc ...
Au mieux, on aura l'inventaire de toutes les positions possibles sur tous les sujets.
Mais évidemment pas le consensus de ce sur quoi s'accordent les français, car il n'existe pas.