La lâcheté aujourd'hui est de s'en prendre aux gouvernements, ou mieux encore, à l'Europe, alors que ce sont les deux institutions qui s'efforcent le plus de limiter autant que faire ce peut le pouvoir exorbitant des multi-nationales.
Celles-ci démontrent jusqu'à l'insolence leur égoïsme en élevant l'intérêt de l'actionnaire au-dessus de tous les autres partenaires - salariés, fournisseurs, Etat.
Pourtant, qui est l'actionnaire d'une multi-nationale? Une institution ou un particulier qui achète des titres en bourse pour sa valorisation, sous quelques jours ou quelques mois, et prêt à vendre dès qu'ils en voient l’opportunité.
On est à mille lieues du chef d'entreprise, propriétaire et dirigeant, qui participe aux gains, mais aussi aux pertes, et dont le destin personnel est lié à la santé de son entreprise.
Pourquoi ne voit-on jamais une multi-nationale faire appel aux actionnaires quand ça va mal ? Quand ça va bien, on distribue à tout va, quand ça va mal, au secours l'Etat !
Quelle est la part des actionnaires dans le financement des grandes entreprises ?
La complaisance à l'égard des grands groupes doit cesser. Ce sont eux qui construisent les montages les plus sophistiqués pour échapper à l'impôt, et qui consacrent le plus fort des bénéfices au seul profit des actionnaires.
Les aides de l'Etat ne doivent concerner que les entreprises qui ont un accès difficiles aux marchés financiers, et un actionnariat familial. Pour les autres, le bénéfice doit servir en premier à l'entreprise, et en deuxième à l'actionnaire. Dans le cas contraire, il y a enrichissement sans cause.
Le fossé se creuse toujours et encore entre ces grandes entreprises capitalistes obnubilées par le cours de bourse, dont la hausse intéresse en premier lieu les dirigeants, et les citoyens, qu'ils soient salariés, clients, partenaires.
Faudra-t-il attendre que le monde explose pour que l'esprit capitaliste ne gouverne plus le monde, que l'obsession du profit au seul bénéfice de l'actionnaire ne soit plus qu'un mauvais souvenir?