Honte à Trump et Vance!

Ils ont joué les costauds en agressant le chef d'un état en guerre agressé en violation du droit international. Trump et son homme lige, opportunément reconverti au trumpisme, ont réagi de la façon la plus indigne du monde à la condition de sécurité exprimée par le président de l'Ukraine en contrepartie de la proposition de mise en pâture de son pays aux capitalistes américains.
Ils se sont moqués des morts ukrainiens, ont accusé Zélensky de vouloir une troisième guerre mondiale, ont revendiqué une remerciement public, oubliant les trente trois précédents.
La mise en scène préméditée et télévisée dans le salon ovale, une première mondiale, offrait le spectacle d'une vulgaire émission de télé-réalités, la vraie spécialité de Trump, et non d'une réunion diplomatique entre deux chefs d'Etat.
Trump et son acolyte Vance ont déshonoré la fonction, s'obstinant à vouloir réduire un traité de paix à un vulgaire dépeçage de l'Etat soi-disant allié.

On sait l'immensité de l'amour que Trump se porte à lui-même et la haute vision qu'il a de son intelligence et de sa compétence. Il a le même regard sur la société américaine, et la puissance des Etats-Unis d'Amérique.
Là-dessus peut-être se trompe-t-il !

Certes les EU restent la première puissance économique du monde, ils sont aussi la première puissance militaire, ont un potentiel de chercheurs infini et l'audace entrepreneuriale et les capitaux pour mettre en oeuvre les innovations.
Certes ils détiennent la monnaie la plus recherchée de la planète, où elle y est devenue la monnaie de paiement et de réserve.

Mais rien n'est jamais figé, et dans l'histoire les forts d'un jour sont les faibles du lendemain, et vice versa. 
L'histoire récente est remarquable par les progrès impressionnants de pays hier catégorisés sous-développés, aujourd'hui grandes puissances. On pense évidemment à la Chine, deuxième PNB mondial, mais surtout usine du monde, riche en matières premières, et à la pointe de l'innovation. 
On pourra discuter des moyens utilisés pour y parvenir, il est vrai que l'Occident y a contribué en cédant ses technologies et en y délocalisant ses productions, imitant les pratiques états-uniénes.
Il ne manque qu'un peu de temps aux chinois pour égaler l'Amérique.

Trump a le regard fixé jusqu'à l'obsession sur cette Chine qui s'est éveillée à grande vitesse. Mais aveuglé par son orgueil, on peut craindre qu'il lui fasse prendre la direction opposée à celle de son objectif.
Sa personnalité insupportable encore plus qu'imprévisible, que renforce une équipe de conseillers serviles et en adoration devant le dieu vivant, amène le rejet de sa personne, et donc des EU, d'une bonne partie du monde. C'en est presque fait pour l'Europe qui n'est pas loin de tirer un trait sur l'allié américain, mais de l'Afrique qui voit l'aide américaine supprimée sans discernement, du Canada, du Mexique, du Proche-Orient ...

Quel Etat responsable peut aujoud'hui avoir confiance en Trump et son équipe d'idéologues, quand "America first" devient "America alone"? 

Le dollar est aujourd'hui une force des EU. Monnaie de paiement et de réserve internationale, il permet aux EU d'être en déficits budgétaire et commercial sans avoir de comptes à rendre à personne.
Mais cela suppose la confiance, qui, on l'a vu, s'étiole sévèrement. Si on ajoute que les lois de l'extra-territorialité qui imposent la loi américaine sur toutes les transactions en dollar, et la croissance des échanges hors dollars pour palier les embargos, le dollar comme monnaie du monde est lentement mais sûrement remis en question.
Que dire aussi de la sauvage politique douanière, qui va faire regarder la Chine comme temple de la sérénité par nombre de pays, y compris européens, en opposition à la violence, l'égoïsme et l'imbécilité de la politique américaine.
Et ce jour où le dollar ne sera plus perçu comme monnaie de paiement et de réserve, c'en sera fini de la suprématie américaine!