Il y a très peu de temps, certains rêvaient d'un monde nouveau, respectueux des hommes et des femmes, de la planète, de la vie.
Le réveil est brutal.
Des centaines d'entreprises licencient purement et simplement, elles commencent par les intérimaires, les cdd puis les cdi suivront.
Dans le Nord, PSA congédie 500 intérimaires, pour faire faire le boulot par 500 ouvriers polonais, employés d'une usine polonaise de PSA en sous-activité.
On comprend bien la logique économique, il vaut mieux des polonais sous-payés que des français mieux rémunérés, et le chômage partiel n'existe peut-être pas en Pologne. Optimisation, quand tu nous tiens !
Si on s'engage dans cette voie-là, les salariés français seront payés au même niveau que les salariés les moins bien payés de l'UE. Ce sera bon pour les bénéfices, les dividendes et les rémunérations discrètes des staff de direction et cadres sup, mais pas pour la majorité des gens.
Le gouvernement français a mis le holà. Il pouvait le faire, puisqu'il vient de permettre l'octroi de quelques milliards de prêts à PSA. Mais gageons que la voie qu'a voulu suivre PSA, celle de l'optimisation sociale, a de beaux jours devant elle, et nos sociétés ne s'en porteront pas mieux.
Cette pratique, avec d'autres, est une épée de Damoclès brandie sur la tête de chaque salarié. Tous maintenant savent, s'ils ne le savent pas encore, que l'entreprise se fout totalement de leur savoir, de leur compétence, de leur expérience, de leurs qualités managériales, de leur dévouement. Pour gagner trois francs six sous, l'entreprise est prête à supprimer n'importe quel poste à la première opportunité.
Le mouvement a commencé il y a trente ans avec les usines et les ouvriers. Il s'est poursuivi avec les employés et les cadres marketing et informatiques. Il triomphe aujourd'hui avec les cadres surqualifiés des centres de recherche & innovation, à l'instar de celui de Renault.