Les Etats parviendront-ils à reprendre la main, et empêcher les dérives égoïstes du capitalisme ? Rien n'est moins sûr, quand on voit l'incapacité des états européens à adopter une ligne de conduite unique face aux oligopoles mondialisés.
Délocalisations, travail des enfants, pillage des matières premières, optimisation et évasion fiscale (pour 100 de dividende distribué, combien d'impôt société ?), ubérisation, précarisation, fermeture d'usines, pressurisation des salariés, constituent la face cachée des grandes entreprises.
L'injustice est au bout du compte, mais pas seulement. Le travail y perd son sens et le travailleur le respect.
L'étonnant n'est pas la révolte qu'on voit un peu partout, mais qu'il n'y en ait pas davantage.
Pour changer les mentalités des entreprises, pour intégrer dans leurs indicateurs de performance le bien-être de leurs salariés et la hausse de leur pouvoir d'achat, une entente des Etats est nécessaire. Quand les économies sont ouvertes et la compétition mondiale, il faut que toutes les équipes appliquent les mêmes règles. On en est loin, on s'en éloigne même.
L'Union européenne est tout sauf unie, America first est le cri national américain, et pas seulement depuis Trump, l'Asie a intérêt à ce que rien ne change, la Grande-Bretagne pourrait faire ses choux gras du dumping fiscal et social.
Alors si les dirrigeants politiques et économiques sont incapables de revoir leurs modèles, comme on doit le craindre, le populisme a de beaux jours devant lui, et, avec lui ou sans lui, les révoltes du grand nombre qui travaille et rame à la fois.