La France est un pays jacobin, qui a la centralisation dans ses gènes. Elle l'était déjà du temps même des rois, elle l'est restée avec la république qui a décapité les girondins.
En France, tout est attendu de l'Etat et de ses représentants politiques, même si en même temps les français ont peu d'estime pour leur personnel politique, et une confiance en lui mitigée. Ce n'est pas la moindre des contradictions.
Ajouté à cela le principe de précaution, qui légitime la peur des reponsabilités, et on a un environnement politique et administratif pyramidal, où les décisions viennent du sommet, avant de descendre lentement au travers d'organismes multiples, qu'ils soient de déconcentration des organismes nationaux (ARS, HP, préfectures ...), de décentralisation politique (région, villes ...), ou d'organes de consultation (nationaux, régionaux, départementaux).
Au final, le résultat voulu est là, mais le temps pour y parvenir est bien supérieur à celui des pays où souplesse et confiance sont encouragées.
Pour le vaccin anti-covid, nos technocrates visent à réaliser des plans rationnels de vaccination, en tentant de fixer des priorités qui tiennent compte de l'âge, du domicile, des métiers, de la localisation, des pathologies. Et d'instaurer un fichier exhaustif des vaccinés paur assurer études statistiques et suivis des vaccinés.
Et au final, trois cents vaccinés à fin 2020, contre plus d'un million en Israël ou Allemagne, ou des millions aux EU et GB, mauvais élèves dans la gestion de la crise. Ce qui n'est pas nécessairement inquiétant, saif si c'est contraire à la réelle volonté politique.
Le mieux peut être l'ennemi du bien, vouloir trop bien faire est générateur d'une inertie qui peut être inacceptable, et notre système administratif conçu pour qu'il n'y ait jamais de responsables montre là ses limites.