Pendant toute son impensable conférence de presse, Carlos Ghosn s'est érigé en victime, seulement en victime.
Certes il l'est, il a été indubitablement dénoncé, trahi, on a voulu sa peau et on l'a eue. Il reste que son bilan n'est pas tout blanc, qu'il a commis des fautes. De pareilles chutes sont parfois l'opportunité d'une réflexion sur soi, sur ses actes. Pas Carlos Ghosn apparemment.
Qu'il ait pompé ou pas dans la caisse malhonnêtement, il n'en reste pas moins que son enrichissement est extravagant, et qu'il a abusé de son pouvoir pour se constituer un patrimoine et un train de vie de nabab.
Après avoir supprimé 21 000 emplois pour sauver Nissan, fermé des usines en France et dans le monde, assis son succès sur la délocalisation dans des pays à bas coûts comme la Roumanie, maintenu les salaires des non-cadres à leur plus bas niveau, il aurait dû s'abstenir de vivre en roi, et se contenter de ses salaires officiels, qui s'élèvent déjà chaque mois à plusieurs années de smic.
Ses luxueuses résidences, ses jets, ses cérémonies versaillaises, son attitude hautaine et son orgueil, ses rémunérations officielles et occultes abyssales sont autant d'insultes à tous les salariés du Groupe qui se serrent la ceinture et vivent dans l'angoisse quasi permanente du prochain plan social.
Tout cela est la honte du capitalisme. Alors certes il n'est pas le seul, cela n'est évidemment pas une bonne excuse.