Va-t-on trop loin ?

Le 18/07/2021

Dans Humeurs

PasanitaireLa république montre les crocs, fait les gros yeux, réprimande les français, et par le passe sanitaire, veut tous nous obliger à se faire vacciner. La majorité des français acquiesce, heureuse de voir l'Etat faire preuve d'un peu d'autorité, et convaincus ou non, les gens se précipitent pour recevoir la dive piqure et le passe sanitaire qui va avec. Ne va-t-on pas trop loin ?

Au commencement était le masque,  censé ne servir à rien quand la France n'en disposait pas, mais à même de nous sauver tous quand le pays en a été pourvu. 

Puis de l'étranger le vaccin est venu. Comme on en disposait que de très petites quantités,  on a priorisé, sans contrainte, et réservé la rareté vaccinale aux personnes présumées les plus sensibles, c'est à dire à même d'envahir les salles de réanimation des hopitaux.

Puis argent et temps aidant, la rareté est devenue pléthore, et le vaccin s'est vu progressivement élargir à toute la population, toujours sans contrainte, conformément aux promesses présidentielles. 

Comme les promesses n'engagent que ceux qui les entendent, on se dirige maintenant vers une obligation qui ne veut pas dire son nom, en interdisant aux non-vaccinés l'accès à un nombre important d'activités  comme voyager en train ou en avion, aller aux spectacles, aux restaurants, dans les centres commerciaux ... 

 

On peut comprendre que les personnels des établissements de santé, hôpitaux, cliniques, maisons de retraite ..., soient soumis à cette obligation. Il est évidemment choquant d'attraper et de mourir du covid dans les hôpitaux par le scepticisme des soignants envers leur discipline. Le personnel des hôpitaux a le droit de ne pas croire à la médecine, mais dans ce cas, a-t-il le droit de travailler pour elle?

La liberté s'arrête là où commence celle des autres, et le personnel hospitalier doit comprendre que sa liberté de ne pas se faire vacciner ne doit pas déboucher sur la contamination des patients.

Doit-on pour autant vacciner la population entière, alors qu'une grande partie d'entre elle, les plus jeunes, ne présente un risque ni pour elle-même ni pour la population à risques si elle est vaccinée ?

 

 

En se vaccinant, les personnes de 60 ans et plus se protègent et protègent les autres. Les moins de 30 ou 40 ans sans pathologie particulière ne se vaccinent que pour protéger les autres.

Les dispositions prises tout récemment par la France créent une situation d'une grande injustice : elles pénalisent les personnes jeunes qui ne sont pas à risques pour elles-mêmes et à qui on a ouvert le vaccin depuis à peine un mois, et qui sont dans l'impossibilité d'avoir leurs deux vaccins avant le mois d'août.
Ils sont condamnés soit à rester chez eux, soit à tricher ou payer des amendes, soit à un ramonage nasal répété, peut-être pas sans risque non plus.

 

 

Il y a une différence entre l'obligation vaccinale et le passe sanitaire. Rendre obligatoire le passe sanitaire est une privation de liberté évidente et une contrainte injuste pour une population qui ne risque rien pour elle-même. 

L'obligation vaccinale doit être imposée aux seules personnes à risque, défini à partir de critères d'âge et/ou de pathologie. La Sécurité Sociale a tous les éléments pour assurer le suivi de l'obligation.

Comme on ne veut pas aller dans ce sens pour une pratique qui pourrait être bêtement vue comme discriminatoire, on vise la vaccination collective pour atteindre une soi-disante immunité collective, sans qu'on sache très bien ce que c'est, ni à partir de quand elle est atteinte.

Imposer le vaccin aux plus de 60 ans, par exemple, serait-il plus dicriminatoire que de réserver les Ephad aux très vieux, offrir des prix plus bas pour les trains et les avionsaux vieux ou aux jeunes, imposer des règles durcies aux nouveaux conducteurs, ou réserver les meilleures conditions de vie aux riches ?

Je suis pour ma part vacciné, et comprends mal les positions des anti-vaccins, défendues le plus souvent, mais pas seulement, par des complotistes anti-systèmes, de droite ou de gauche. Mais l'obligation du passe sanitaire, sans fixation de durée, qu'il faudra renouveler sans doute tous les six mois pour tenir compte des variants, est un pas de plus vers le monde d'Orwell.

Ce passe n'est pas une invention française, et il est déjà indispensable pour partir à l'étranger. On peut avoir peur de son extension ad vitam eternam aux salles de cinéma, restaurants, concerts, stades, manifestations, centres commerciaux. Et demain aux bureaux de vote?