Notre super cerveau, président de la République, fort d'une intelligence qu'il sait supérieure, a néanmoins pris la décision la plus bête du monde: dissoudre l'Assemblée nationale, alors que rien, ni la Constitution ni les circonstances, ne l'y obligeait. Résultat : une Assemblée encore plus introuvable qu'avant, le prestige du président, et par conséquent de la France, gravement entamé, un gouvernement "provisoire" à la durée indéterminée.
Face à cela, alors qu'il est demandé aux partis de mettre de côté leurs égos personnels au profit de l'intérêt de la nation, que voit-on ?
A droite, LR se recroqueville sur son minuscule pré-carré, chaque leader s'imaginant Premier-Ministre en puissance, tout en exhibant une hostilité proche de la haine envers Emmanuel Macron. Et de rejeter par principe toute alliance gouvernementale avec la majorité présidentielle, alors même que rien, tant sur le plan économique que politique, social, sécuritaire, ne sépare LR des macronistes. Comme si LR fort de sa soixantaine de députés et des ses 7% de français qui ont voté pour lui, avait la moindre légitimité à diriger le pays! C'est d'autant plus grotesque que le comportement du parti depuis l'arrivée au pouvoir des macronistes a une forte responsabilité dans la difficulté à gouverner des derniers gouvernements.
A gauche, le mariage de la carpe et du lapin à réussi à écrire un programme qui, s'il était appliqué, aboutirait au même désastre que le programme commun de la gauche en 1981, pire même, parce que le pays n'est pas dans une bonne situation financière et que toute dévaluation est dorénavant interdite.
A l'extrême de l'union, Mélanchon confirme son sens très personnel de la collaboration entre partis : "le programme, tout le programme, rien que le programme" !! On est bien loin de ce qui se passe dans les républiques voisines où démocratie rime avec dialogue.
Un peu moins à gauche, Olivier Faure s'écrase, comme toujours, et fait semblant d'approuver un programme qu'il sait irréaliste. Mais silence, on tourne, et après avoir écarté de manière indigne Glucksman, qui par deux fois a évité au PS le fond du trou synonyme de noyade, Olivier Faure, se croit investi d'un destin national!
Comme Marine Tondelier, chez les écologistes, parti qui ne doit son résultat moyen qu'à des désistements venus de droite et gauche.
Comme Fabien Roussel, à la tête d'un parti dont on cherche désespérément la raison d'être, et qui lui-même a été habillé d'une belle veste aux législatives.
On pourrait citer aussi Clémentine Autain ou Clémence Guetté, inconnue du public, qui se verraient bien dans le décor lambrissé de Matignon, ou Ruffin, Glucksman et bien d'autres, connus ou inconnus. Sans oublier l'éternel Bayrou qui doit de nouveau croire en son destin.
Aucune discussion n'est ouverte sur le fond entre groupes ou partis. Avec 30% des voix des électeurs, la gauche se prétend légitime à gouverner, et ne craint pas de proclamer que la France attend un gouvernement de gauche. Si ces gesticulations grotesques devaient s'éterniser, alors un boulevard serait ouvert au RN à l'occasion des prochaines élections.