Si on ajoute à cela la pression écologique qui culpabilise une grande part des actes de la vie, le retour de la potentialité de la guerre entre grandes puissances, la fin de la croyance en un Dieu juste et amour, tout est là pour alimenter un fleuve de colère, de rancoeur, de ras-le-bol, de fin de l'espoir, qui oriente une part croissante des électeurs vers les partis extrémistes.
Tant pis si l'extrême droite n'apporte aucune solution, comme le montre la catastrophique arrivée de l'argentin Milei. Fi des argumentaires des dirigeants passés et présents, tous jugés incapables et partisans, pour toute cette France oubliée et mal traitée, le temps n'est plus à l'argumentation, mais au rejet du système.
Ce n'est pas pour son programme que les électeurs vont aller voter en France pour le RN, mais pour le rêve illusoire que des nouveaux venus dans le monde politique feront mieux que les actuels. Pourtant, comment peut-on croire qu'un jeune homme inexpérimenté de 28 ans, sans expérience professionnelle et sans formation supérieure, ait les armes pour diriger un Etat dans un monde aussi complexe qu'il l'est aujourd'hui ?
La participation aux élections décroit partout en Europe, elle est même minoritaire chez les jeunes qui pourtant sont et seront les premiers concernés !
La croyance en l'Europe s'effrite, la multi-latéralité des relations entre Etats est abandonnée, l'ONU est laissée pour compte, remplacée par des rapports de pouvoir et de force. La planète est malade, sans que personne n'ait la solution.
Pour beaucoup, la société telle qu'elle est aujourd'hui n'est plus porteuse d'espoir.
Les gouvernants, les chefs d'entreprises et décideurs économiques, les experts en tous genres, n'ont pas su, pu, ou voulu le voir.
On risque de le payer très cher par l'arrivée au pouvoir des extrémistes de droite, guère plus compétents, mais qui génèreront une déception à la hauteur des attentes illusoires qu'ils suscitent.