L'enfermement à l'intérieur de ses frontières est la pire des solutions pour lutter contre le terrorisme.
Manuel Valls l'a dit: les frontières nationales ne protègent pas des terroristes. On l'a vu en Espagne avant-guerre, et dans tous les pays d'Europe et du monde où des attentats terroristes sont commis.
D'ailleurs, les auteurs des monstruosités du 13 novembre étaient français pour la plupart, nés en France, et belges pour quelques autres. Quoique condamnés, certains ont pu faire des allers-retours en Syrie à la barbe des polices. En aurait-il été différement avant Shengen? Certainement pas. Les fontières, aussi surveillées soient-elles, n'ont jamais empêché un professionnel criminel ou terroriste d'entrer dans un pays. Elles compliquent le jeu, guère plus.
Beaucoup plus grand est le besoin d'un reforcement de l'union des Etats sur les plans aussi divers que le renseignement, le partage des informations, le contrôle des passagers aériens, les actions policières.
Pour lutter avec des chances de succès contre Daesh, il faut des actions à l'intérieur de lutte contre le danger terroriste et à l'extérieur contre les bandes armées djaïdistes. A l'extérieur, aucun Etat, même le plus grand, ne pourra en venir à bout tout seul. La Russie l'a bien compris qui s'allie avec Assad pour avoir sur place une armée de terre, et qui accepte la collaboration avec la France, voire peut-être très bientôt les Etats-Unis. A l'intérieur, il faut l'accord de tous les pays pour pouvoir suivre sur tous les aéoports du monde les voyages des personnes fichées, pour imposer aux logiciels de communication de fermer les comptes indésirables, pour partager les millions d'informations.
Daesh considère que son territoire est mondial. S'en défendre demande d'agir sur le même périmètre.