La sale bête qui monte qui monte ...

Le 24/11/2024

Dans Humeurs

Comment sommes nous passés en quelques années de la vision d'un futur mondialiste et pacifique à celui d'une planète dominée par l'égoïsme et la violence des rapports de force ?

Début des années 90, le communisme perd la partie contre le capitalisme, liberté et capitalisme envahissent alors les pays de l'Europe de l'Est comme les républiques d'Asie centrale et de Russie. C'est la fête à Berlin, le mur est démantelé comme le symbole de la liberté retrouvée. C'est la fin de l'Histoire dira-t-on, l'annonce d'un monde pacifié par la fin de la guerre des idéologies !

Les frontières s'ouvrent alors à tous les pays, c'est la libre circulation des marchandises, des capitaux, des hommes, le temps est venu de rêver à une mondialisation heureuse sous l'égide de l'OMC.

Mais tout ne s'est pas passé comme prévu pour les nations occidentales.

Obubilées par le profit, les grandes entreprises de l'ouest se sont empréssées de céder leur technologie contre des marchés, puis de délocaliser leurs usines dans les pays à bas coûts. La Chine y a gagné une croissance exponentielle qui en fait aujourd'hui la deuxième puissance mondiale, et si l'Europe a vu ses entreprises dégager des super profits au bénéfice principal des actionnaires et des staff de direction, le prix en a été la perte de très nombreuses usines, et avec elles la souveraineté économique et le plein emploi.
Forte de son statut d'usine du monde, la Chine se donne les moyens d'en devenir le numéro un, à égalité avec les Etats-Unis. Les routes de la soie, la "conquête" de l'Afrique, les investissements colossaux dans la voiture électrique, la conquête spatiale, l'aviation, la recherche, sont les moyens de cette stratégie gagnante.
L'Europe est dépassée, sans audace et sans idées et sans dessein, subissant les effets des innovations américaines et asiatiques qui la rendent obsolète et dépendante.
Deux puissances désormais gouvernent le monde, les EU et la Chine.

Sur les ruines de la grande Russie tsariste et soviétique, la Russie se remet à croire en son avenir sous l'égide d'un ex-espion du KGB qui se veut aussi grand que le légendaire tsar Pierre. Un peu d'Afrique par çi, un peu de Géoorgie par là, puis la Crimée. Et pourquoi pas l'Ukraine, où la population parle russe, où le blé pousse à foison, où le président élu est un ancien comique des médias.
Et la guerre réapparaît en Europe, après celle de l'ex-Yougoslavie, mais la guerre de conquête cette fois, celle qu'on pensait définitivement disparue.
Et la guerre dure, dure, d'abord appelée "opération spéciale" par Poutine pour ne pas effayer son peuple, puis de soutien en aides militaires, de défaites en succès, de vexations en humiliations, c'est l'escalade verbale et militaire. Le recours à l'arme nucléaire est évoqué, et chacun sait que si la Russie devait subir une humiliation impardonnable, l'arme nucléaire serait utilisée. Poutine a prévenu.

Le monde s'est divisé en deux blocs, celui qui soutient l'Ukraine au nom de la liberté des nations et celui qui soutient la Russie au nom de la haine de l'Occident. L'Iran, la Corée, la Chine, les Brics avec plus ou moins de force, font partie de ce dernier.
Désormais le rejet de l'Occident, réputé impérialiste,  est la clef chargée de haine qui divise le monde en deux blocs hostiles.

 

Pendant ce temps-là, les EU affichent leur volonté de se désengager des problèmes du monde - retrait d'Irak, d'Afghanistan, non intervention en Syrie -, les talibans et les ayatollahs paraissent indéboulonnables, le monde se droitise avec le retour des nationalismes et la mort imminente du multi-latéralisme et la résurection de l'extrême droite anti-sémite et raciste, la survie de l'UE ne paraît plus si assurée, empêtrée qu'elle est dans des conflit d' intérêts qui lui font oublier l'intérêt général.

Un monde nouveau apparaît, bien différent des rêves de l'après-guerre, un monde du chacun pour soi, où la guerre, cette sale bête qui a accompagné toute l'histoire des hommes, redevient une arme stratégique comme une autre.