Chirac déjà avait crié à la fracture sociale, à laquelle il se faisait fort de remédier. Sarkozy et Hollande, promis juré, allaient s'attaquer au chômage, et aussi à Mme Merkel pour humaniser l'Europe. On allait voir ce qu'on allait voir! On a tellement vu, qu'aujourd'hui un français sur deux est prêt à ce que la France quitte l'Europe !
A vouloir tout promettre, voulant oublier pour Marine que la France ne peut pas vivre en autarcie, et pour Macron que l'injustice ressentie par un nombre croissant de personnes a ses limites, on crée la déception. L'état de grace de Sarkozy a duré quelques mois, celui de Hollande n'a pas existé. Il n'existera pas plus avec Marine Le Pen, la chienlit sera là dès le premier jour avec des fuites de capitaux, la hausse des taux d'intérêts, une méfiance généralisée qui se propagera au monde à l'égard de tout ce qui est français. Face à ça, une équipe gouvernementale faite d'amateurs, sans expérience aucune de la chose publique. Il n'existera pas non plus avec Macron, qui ne s'attaquera pas aux problèmes des pauvres et de la classe moyenne, et qui très vite s'écroulera dans les sondages. Les délocalisations se poursuivront, les entreprises françaises continueront à perdre leur compétitivité, les gros yeux faits à Bruxelles ne changeront pas grand-chose, car on ne peut indéfiniment fermer les yeux sur les déficits.
On ne peut sortir ni de l'Europe ni de la mondialisation. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas en changer drastiquement les règles, et en limiter sévèrement les excès. Mais la France, partie au monde, ne peut pas le faire seule. La société capitaliste mondialisée est destructrice pour l'homme et la planète. Pas sûr que Macron en ait pleinement conscience.
La machine à déceptions est en route