La colonisation était une fausse bonne idée. Elle a détruit des peuples, anéanti des cultures, imposé un mode de développement qui, on le voit bien aujourd'hui, mène l'humanité dans le mur. Sous le paravent de la religion et d'une pseudo mission civilisatrice, elle n'a été qu'une vaine tentative d'agrandir l' empire, comme l'avaient fait Alexandre, l'Egypte, la Perse, César ou Napoléon. Et comme eux, le résultat a été un échec, des millions de morts, des millions d'esclaves, et le sous-développement.
Pire, on a créé des nations artificielles, découpées à la règle et au compas dans le seul intérêt des anciens colonisateurs, en tenant peu compte des ethnies, des cultures, des histoires locales, pas même de la géographie. On a créé le brûlot qu'est aujourd'hui le Moyen-Orient, totalement enflammé et qui pourrait un jour déboucher sur une guerre mondiale. Elle l'est aujourd'hui par (petits) pays interposés, il suffirait d'un petit dérapage pour que le conflit dégénère en conflits directs.
On a créé Israël, sans être capable d'apporter une solution aux peuples expulsés. On a soutenu la Libye de Khadafi, en lui vendant les armements les plus sophistiqués, avant de se retourner contre lui, et de laisser la Libye en guerre civile. On a soutenu Assad, puis on l'a lâché, le laissant aux mains des russes, et regardant, impuissants, ce dictateur massacrer son peuple à la seule fin de conserver son pouvoir. On a soutenu l'Iran du shah, puis exclu celui de l'ayatollah, le laissant seul affronter les armées du dictateur irakien, dans un conflit qui a duré huit ans et causé la mort d'un million de personnes. On a soutenu l'Irak et son dictateur, avant de le détruire en envahissant son pays, qui par la suite s'est transformé en champ de bataille permanent, où corruption et violences sont le pain quotidien des habitants. On soutient sans défaillir et sans honte le pays le plus archaïque du monde, l'Arabie Saoudite, dont la dynastie régnante dépend du bon vouloir des factions les plus radicales de l'islam sunnite.
Dans cet orient éclaté, l'occident a joué au mécano, a tiré à lui les ficelles de son intérêt, le pétrole et les ventes d'armes. Des armes, on en a vendu par milliards de dollars, des canons, des sous-marins, des Rafale, des missiles, des chars.