Pendant ce temps-là, la France des classes populaires et moyennes manifeste pour des queues de cerises, revendiquant pour leur pouvoir d'achat sans même oser demander l'essentiel, à savoir l' augmentation des bas salaires. Et on voit le grand patron Ghosn, tout droit sorti de la cuisse de Jupiter, gagner autant que mille smicards réunis, et devoir pour finir ses fins de mois piquer dans la caisse de l'entreprise et tricher pour payer moins d'impôts. De quoi se révolter contre le système, non ?
Combien d'emploi Monsieur Ghosn a-til supprimé? Combien d'augmentations des bas salaires a t-il interdit ? Refuser un smic à 1500€ quand pour soi-même on demande plus d'un million par mois, et qu'on triche pour en avoir encore davantage, il faut n'avoir aucun sens moral, aucune éthique.
Les patrons pourront en vouloir à leur grand collègue, car sûr que l'image des patrons de ces grands-groupes aux rémunérations abyssales alors même qu'ils ne prennent pas le rique de l'entreprise n'en sortira pas grandie.
La soif de pouvoir et la cupidité sont les deux ressorts principaux de nos sociétés. Cela porte le plus souvent au pouvoir des gens sans trop d'éthique et de morale, plus soucieux de leur intérêt personnel que de la collectivité, peu sensibles aux difficultés du plus grand nombre. Quand le pdg de PSA se fait verser une prime d'un million d'euros pour avoir signé l'achat d'une entreprise en perte depuis 20 ans et dont personne ne veut, est-ce bien moral ? Outre que ledit pdg n'a pas dû travailler tout seul sur le sujet, il n'a fait que son boulot, non? Et puis si prime il doit y avoir, ne serait-il pas plus pertinent de la distribuer à la réussite de la fusion et non à son initiation?
Depuis près de trente ans maintenant, les patrons des grands groupes ont mis leurs salariés non-cadres au régime sec, et ont fait exploser leurs propres rémunérations. Par leurs excès et leur absence totale de scrupules, ils dégoûtent les gens de l'entreprise, du système, et ils ont brisé tellement de vie ! La justice japonaise semble plus expéditive que la française, puisse-t-elle être sans pitié si le pdg a bien commis les fautes dont il est suspecté !
Certain(e)s sont condamné(e)s pour avoir volé quelques victuailles au supermarché, même s'ils ont l'excuse de la pauvreté. Souhaitons que la cupidité ne soit pas l'excuse de la prévarication des riches.