Chaque jour annonce sa faillite, ses bonds du chômage, ses sauvetages financiers à la hâte.
Conforama, Alinea, Naf Naf sont en redressement judiciaire. Depuis des années, ces entreprises, qui ont été belles, mais il y a longtemps, vont de sauvetage en sauvetage. La crise sanitaire prolongée par une reprise trop lente pourrait sonner leur fin, tant elles sont bousculées sur leurs marchés.
Air France, Airbus, Renault, demandent des milliards, encore et encore, pour récupérer de la crise et plonger dans l'avenir. Les succès passés d'Airbus et son intérêt stratégique ne font pas douter du soutien qui lui sera apporté. Air France a un avenir plus difficile, l'avion qui faisait rêver a maintenant une image de pollueur, et les prévisons optimistes de trafic sont derrière nous. Renault a sa crise périodique, ne parvient pas à se montrer à la hauteur de ses concurrents, et comme à chaque fois en appelle à l'Etat, honni quand tout va bien, sauveur quand ça va mal. Le problème est que malgré les milliards investis par l'Etat, Renault fabrique de moins en moins en France, a une gamme qui manque d'attractivité, est bien peu présente sur les marchés les plus dynamiques, Asie, Amérique du Nord. A Pékin, en Asie, en Europe de l'Est, il faut une bonne vue et beaucoup de patience pour apercevoir une Renault (comme une Peugeot d'ailleurs), perdue dans une armada d'allemandes et de japonaises !
Le chômage a bondi de 22% au mois de Mai, partant déjà d'un haut niveau. Si la reprise n'est pas forte et rapide, ce qu'on doit craindre, les chiffres de la rentrée vont être explosifs, ajoutés à l'arrivée des nouveaux diplômés sur le marché du travail.
Le temps ne va pas être à la sélection des entreprises qui méritent d'être sauvées, ni à celui de la sélection des investissements. On a créé la crise économique pour sauver des vies, on ne va pas la prolonger pour en détruire d'autres.