Cette opération, pas unique en son genre évidemment, est symptomatique de l'absurdité du système capitaliste qui régente le monde. Les grands groupes qui imposent leur loi ont pour seul objectif la rentabilité au profit de quelques privilégiés, et visent à cette fin à accroître leurs parts de marché, au prix de la mort de leurs concurrents, pour baisser la pression concurrentielle et augmenter les marges.
Peut-être que, dans la pure logique capitaliste, PSA y trouvera son compte à moyen ou long terme, même si les exemples fleurissent de rachats ratés aboutissant à la disparition pure et simple d'entreprises.
Mais en terme d'intérêt collectif, le bilan de l'opération est nul, et même négatif. Des emplois supprimés, des tonnes de stress et de rancoeur, le travail en perte de sens, l'irrespect à l'égard des salariés, pourtant créateurs de la valeur, management sans états d'âmes, un accroissement de la perte de confiance dans les entreprises et le capitalisme.
On sait que le capitalisme est amoral. Le problème aujourd'hui est que les grands groupes, qui en sont l'expression ultime, sont sans contre-pouvoir. Les PDG se voient au-dessus des lois, prennent de haut hommes politiques et médias, et estiment n'avoir de comptes à rendre qu'aux seuls conseils d'administration, composés de féaux qui leur doivent tout.
Mittérand, Sarkozy, Macron, et les autres, partout ailleurs, ont cru ou veulent croient encore qu'ils peuvent changer le monde. Mais ce sont les entreprises qui font le monde et façonnent la vie des gens. Et le monde qu'elles créent est fait de stress, chômage, détresse, injustice, exploitation, sans même évoquer la destruction de la planète. Les gouvernements légifèrent à tout va pour tenter de freiner les excès des entreprises, mais en vain. Elles s'adaptent, et les milliers d'experts à leur disposition savent trouver les moyens pour détourner tous les règlements susceptibles de rogner leur cupidité.
Mitterand voulait changer la vie. Il a réformé comme jamais, pourtant les gens n'ont rien ressenti. Macron prône le changement, et réforme à tout va. Pourtant encore, l'opinion ne perçoit aucun changement. Même chômage, même stress au travail, même pouvoir d'achat en berne pour 80% des salariés, et stress et pressions en hausse pour les autres, même temps perdu dans les transports, même coût pour se loger, même manque de reconnaissance.
Pour que les gens perçoivent du changement dans leur vie, il faut que les entreprises qui les emploient évoluent dans leurs comportements: moins de pression, volbté de justice, désir de faire progresser le paouvoir d'achat, confiance dans les salariés, reconnaissance et respect. En clair, mettre l'homme au centre, salariés et clients, et non le profit. Ce dernier est une contrainte, non l'objectif autour duque l'entreprise tourne.