Ces mâles dominants qui nous gouvernent

Le 14/04/2025

Dans Humeurs

Trump a sonné la fin de la récré mondialiste, jugeant, à tort, que les EU en ont été les grands perdants. C'est la perspective d'un monde possiblement pacifié qu'il enterre.

La mondialisation a sorti la Chine et d'autres pays du sous-développement

 

Après la chute du communisme, le capitalisme triomphe, se libéralise, se financiarise, et se mondialise. A bas les frontières, et vive la liberté de circulation des marchandises, des hommes, des capitaux. Avec l'entrée de la Chine dans l'OMC, le terrain de jeu s'agrandit. 

Avec son importante population, une ambition affichée de devenir une grande puissance, voire la première, la Chine a parfaitement joué sa carte, usant aussi de pillages de brevets et de subventions étatiques. La Chine est devenue l'usine du monde, profitant d'une main d'oeuvre à bon marché, et aussi de la cupidité des entreprises du monde capitaliste, pour inonder les marchés occidentaux de produits vendus à des prix défiant toute concurrence. 
Pour entrer sur le marché chinois, les entreprises occidentales ont partagé leurs brevets, et pour rester compétitives, elles ont en masse délocalisé ou sous-traité leurs productions. 
La conséquence en a été un développement exceptionnel de la Chine, et une désindustrialisation des pays occidentaux, créant chômage et perte de souveraineté.

Ces mâles dominants qui nous gouvernent

Si les bénéfices de la mondialisation sont évidents pour la Chine et la plupart des pays asiatiques, l'Occident n'est pas pour autant perdant. L'industrie a  été remplacée par les services, à plus ou moins haute valeur ajoutée, les profits des multinationales ont explosé, générant une hausse des Bourses généralisée, et le chômage est resté faible, voire inexistant, comme aux EU.
Et si les importations ont explosé et avec elles les déficits commerciaux, les prix bas des produits importés ont été profitables au pouvoir d'achat des salariés, ce qui a permis aux entreprises de contenir les hausse de salaires, et d'accroître leurs profits.

Tout aurait pu continuer pour le mieux dans le meilleur des mondes, si les hommes qui nous gouvernent n'appartenaient pas à la race nuisible des mâles dominants. Car avant l'intérêt des peuples, c'est leur ego qui est le moteur de l'action, et le désir de puissance qui va avec.

 

La souveraineté, ennemie de la mondialisation

 

La mondialisation aurait pu être heureuse. On imagine un monde mu par le commerce et les échanges, où les pays détenteurs de richesses du sous-sol les vendraient tout simplement à ceux qui n'en n'ont pas, où le commerce ne serait pas utilisé comme une arme du pouvoir, mais simplement comme moyen d'échange et de partage de richesses. 
Pour cela, il faut accepter de ne pas tout maîtriser, et de dépendre d'autres pays. Il faut qu'aucun pays n'utilise sa suprématie dans quelque domaine que ce soit comme un moyen de pression. Car c'est cette  crainte qui alimente le désir de souveraineté, et avec elle, cette représentation de l'autre comme un ennemi qui veut nous abattre. C'est ce fantasme qui génère les élucubrations de Trump et ses acolytes, et qui met sens dessous dessous le monde entier, au risque d'un désordre commercial et monétaire dont personne ne mesure les conséquences.

Le café du commerce au pouvoir

Il n'y a pas loin du désir de souveraineté, qui voit dans l'autre un ennemi potentiel, au nationalisme, et "le nationalisme, c'est la guerre", disait François Mittérand.
C'est le monde dans lequel veut nous entraîner Donald Trump, qui, en deux mois, a balayé des années de multilatéralisme et de libre-échange. Il fait partie jusqu'à la caricature de ces mâles dominants à l'ego surdimensionné, sûrs de leur vérité et inconscients de leur ignorance, s'entourant d'aussi ignorants qu'eux-mêmes pour mieux les dominer et imposer leur bêtise. C'est le café du commerce au pouvoir, et partant, celui de la bêtise, de la simplification, de l'aveuglement  nationaliste. Avec ces mâles dominants, le commerce et les échanges entre nations, qui auraient pu rapprocher les peuples en entremêlant les intérêts économiques et créant des liens entre les personnes, sont des instruments de domination et de chantage pouvant déboucher sur des guerres.
Le rêve de la mondialisation heureuse s'est envolé, celui du souverainisme pourrait devenir cauchemar.