Par orgueil et volonté du pouvoir, Fillon n'a pas hésité à trahir ses convictions, ou du moins celles qu'il disait avoir, et à se comporter comme un candidat populiste et vaguement totalitaire.
A ce titre, il est à l'image de la société dans laquelle vit le monde entier, une société dominée par les plus avides de pouvoir et d'argent. Ceux-là ne transigent pas sur les moyens, tout leur est permis pour arriver à leurs fins, et leur éthique se résume à la satisfaction de leur cupidité.
Ainsi en est-il de ceux qu'on nomme capitaines d'industrie, qui n'hésitent pas à supprimer des milliers de postes dans les sociétés qu'ils viennent d'acquérir, totalement indifférents au malheur injustement causé aux personnes licenciées. Pour eux, le monde est un monopoly casino, on achète et on vend des entreprises comme des pots de yaourt, on se rembourse par les suppressions de poste, qui font apparaître un bénéfice provisoire et leur permettent de vendre à marge positive une société qu'ils ont condamnée en la vidant de sa substance.
Le capitalisme exacerbé qui imprègne le monde hisse la cupidité au rang de valeur suprême, rangeant l'éthique et les valeurs dans le placard des empêchements de "cupiditer" en rond.
Ainsi s'est comporté Fillon, ainsi se comportent les milliers de personnes qui le soutiennent encore, et montrent par là une inquiétante radicalisation soulignée par Juppé.
Ainsi se comporte finalement le parti LR, qui n'a pas osé aller au bout de ses doutes, et qui s'engage dans la bataille fillonesque, au risque d'être tous détruits par l'explosion du parti en cas de défaite au premier tour.