Cette suprématie du contrôle de gestion sur tout autre domaine de l'entreprise se voit partout dans le monde occidental, secteur privé et pubic confondus.
La crise de l'hôpital est la conséquence de nombreuses années de gouvernance des managers et des comptables, où le malade n'est plus une fin, mais une source de coûts. L'opération en "déambulatoire" en est la caricature, où on renvoie chez eux des personnes opérées le jour même, dans les vap et incapables de marcher. D'ailleurs sont-elles vues encore comme des personnes, quand il est même impossible de rencontrer le chirurgien qui a opéré?
A ce jeu-là, le confort, la sécurité, la qualité de service sont sacrifiés sur l'autel de la profitabilité. La banque ferme ses agences, diminue le nombre de chargés de clientèle, la SNCF néglige ses infrastructures générant un nombre croissant de défaillances, la même SNCF met en oeuvre une politique tarifaire hermétique et injuste, la Poste, les mairies, ferment les services ou les réduisent, les constructeurs automobiles allongent les délais de livraison jusqu'à 6 mois et plus, en dehors de l'effet covid et puces, Air France généralise à tous ses vols la qualité de service des compagnies discount, les grands spectacles de sport sont monopolisés par les chaînes payantes.
L'argent est partout le seigneur et maître, ce qui est vieux comme le monde. Mais ce qui est nouveau, c'est que cette course sans fin et sans scrupule au profit se propage à des secteurs où l'humain doit être la finalité, et au secteur public et associatif.