BCE, FMI, Commission européenne. Après moult rebondissements et gesticulations, un 3ème plan d'aide a été accepté par la Grèce, plus dur que le précédent, et qui place l'Etat grec sous tutelle. Tsipras a reculé, il a considéré, à tort ou à raison, qu'un Grexit aurait été bien pire qu'une rentrée dans le rang. Tsipras a dû avaler son chapeau, faire tout le contraire de ce pourquoi il avait été élu. On ne transgresse pas les lois de l'économie concurrentielle mondialisée et des marchés.
Voyez l'élevage français. Il souffre depuis des années, avec une production porcine en baisse régulière. Pourtant elle augmente dans les autres pays européens, même riches, sous l'effet de grandes exploitations industrielles comprenant des centaines, voire des milliers de bêtes, et du recours à une main d'oeurvre immigrée de l'est européen payée à des salaires de misère 2 à 3 fois moins chère (3 à 4€ de l'heure). On notera que l'Europe n'a pas su ou pu éviter le dumping social.
Comme on aime bien en France nos agriculteurs, le politique a réuni tout le monde pour s'entendre sur un prix au kilo qui permet aux éleveurs de s'en tirer.
Las! le prix convenu est supérieur de 10 à 15% au prix européen, et l'accord vole en éclat sous l'effet d'une réaction de colère des deux plus gros industriels français de la viande, qui décident d'acheter leur viande en Allemagne.
Que peut faire le politique ? Une réunion! pour la nième fois, des différents intervenants, enn faisant appel à leur sens civique. Mais une entreprise commerciale confrontée à la concurrenec internationale se fout du sens civique. Que cela plaise ou non. Tel est le monde que l'on a bâti.
Dans un monde livré au libéralisme le plus exacerbé, il n'y a malheureusement pas d'autre choix pour l'élevage français que mourir ou se mettre à niveau de la concurrence. Il faut pour cela s'engager à fond dans l'industrialisation de la filière, avec des bestiaux qui resteront cloisonnés dans 3m², se nourriront à la bouffe industrielle de Monsanto, ne paîtront jamais dans les près, n'auront jamais d'occasion de marcher, sauf pour aller à l'abattoir.
Ceux qui refuseront ce modèle opteront pour une production de qualité, avec des bêtes qui seront dans les champs plus souvent que dans l'étable. Leur production devra être labellisée pour justifier un prix de vente supérieur. Cela sauvera un bon nombre d'éleveurs, mais rangera la filière française dans les derniers de la classe en quantité produite.
Là encore le politique sera impuissant, il ne pourra rien faire de mieux qu'accompagner l'évolution en aidant les éleveurs qui vont disparaître, et encourager ceux qui, soit opteront pour l'industrialisation, soit choisiront la qualité labellisée.