Le message de la gauche aujourd'hui se résume à la conservation des acquis sociaux, ceux de 1945 ou de 1981. Heureusement que Fillon a commis l'énorme bourde de s'attaquer à la Sécurité sociale, car autrement qu'est-ce qui distinguerait le discours de la droite de ceux de Valls, Fillon et les autres? Où est la différence entre Juppé d'une part, Valls, Peillon, Montebourg, Macron?
Deux discours quand même marquent une différence.
Celui de Benoit Hamon d'abord, avec son revenu universel, séduisant mais repoussant à la fois. Séduisant parce que pouvant être un instrument à même de repousser la grande pauvreté. Et aussi parce que suceprtible de relancer l'économie par une hausse de la demande. Repoussant parce que s'attaquant quelque part à la valeur travail, fondement de nos sociétés. Repoussant aussi parce que coûteux, sans que le financement en soit bien assuré.
Celui de Mélanchon ensuite. Sans remettre les fondements en cause, il préconise une forte revalorisation du pouvoir d'achat des plus modestes, +16% pour le smic par exemple. Mais il a abandonné l'idée d'un smic à 1700€, il ne parle pas des autres salaires, ni de ceux de la fonction publique, ni des retraites inférieures à 1000 euros.
Mais même ces deux discours ne sont pas une rupture avec le capitalisme. Et n'impacteront pas vraiment la vie des gens, sauf peut-être le revenu universel (dont on peut douter de la mise en oeuvre).
Le capitalisme est au meilleur de sa forme. Les détenteurs de capitaux, actionnaires et élites dirigeantes, gouvernent sans partage. Ils ont les clés du monde, et la gauche française est bien impuissante à le changer. Le dire n'est pas électoral, le taire, c'est risquer de décevoir et se discréditer à terme.
Le vrai problème du monde, c'est le capitalisme. Et aucun pays ne pourra le changer tout seul. Mais, ça, on n'en parle pas.