Tout fout le camp ?

Le 29/12/2022

Dans Humeurs

"Tout fout le camp, mon bon monsieur" disait-on  il y  a quelques décennies ! C'est toujours aussi vrai!

 

La médecine accessible à tous était un point phare de l'Etat providence, et un des progrès essentiels de l'après-guerre. Et même une fierté pour la France ! Ce temps est bien révolu. Hôpitaux surchargés, ambulatoire abusif, généralistes et spécialistes en manque, personnel soignant démotivé, perte d'attractivité de tous les métiers de soin, font qu'il ne fait pas bon aujourd'hui être malade !

L'école ne remplit plus ses missions d'ascenseur social comme par le passé. A force de négliger la condition des enseignants, de s'arcbouter sur le principe de l'école une et indivisible identique pour tous, on a déconsidéré la profession, dégradé la qualité de l'enseignement,  pérennisé les inégalités, fait perdre au métier son attractivité et sa reconnaissance sociale.

Les Universités restent surclassées par les grandes écoles de la grande bourgeoisie, et depuis quelques années par les écoles d'ingénieurs sans prépa. Les budgets pour la recherche sont essorés, excluant les Universités françaises du classement de Shangai. 

 
 

Pour avoir imposé à la SNCF qu'elle respecte les lois de l'entreprise capitaliste, les investissements dans le maintien du réseau ont été négligés, moult lignes régionales fermées, les tarifs ont explosé et sont devenus incompréhensibles et au seul service du profit pour l'entreprise, le service public n'en a plus que le nom. 

Pour avoir laissé au capitalisme la liberté des rémunérations, celles concernant les emplois qualifiés à tort de non qualifiés ont perdu leur attractivité au point que des secteurs entiers de l'économie sont en sous-activité en raison d'un manque de main d'oeuvre. N'est-ce pas un comble pour une société censée reposée sur la valeur du travail ?

Le productivisme et la recherche à tout prix du profit ont fait perdre une part de son sens au travail, générant démotivation, résignation, démission. La foi dans le progrès qui est à l'origine de la croissance des deux derniers siècles s'effrite, remplacée par l'angoisse que nous allions tous dans le mur. Le progrès qui devait libérer l'homme est perçu comme le destructeur de la planète

 
 

L'espérance dans l'Europe est faible, les régimes autoritaires gagnent en popularité, liberté d'expression et de vote sont ringardisés, de plus en plus nombreux sont ceux qui regardent avec sympathie les régime russe, turc, chinois. La démocratie régresse au niveau mondial, et la tentation autoritaire gagne l'Occident avec les montées désolantes de la droite et de l'extrême droite.

La guerre est revenue en Europe, guerre de conquête comme au plus beau temps des rois. Et nombreux sont ceux qui la justifient! 

Le monde se déchristianise, tandis que les autres religions se radicalisent et participent à l'exercice du pouvoir temporel.

 
 

L'écologie triomphe, et en son nom on rejette les innovations, on entre dans une crise énergétique majeure, on culpabilise tous ceux qui ont envie de voir le monde, de jouir de la vie, de construire, produire, distribuer. On veut nous faire croire que l'avenir est dans la décroissance, comme si l'avenir des 11 milliards d'humains qui peupleront la planète en 2050 était dans les arbres !

Le capitalisme n'a plus d'alternative, il impose au monde entier le culte du profit et de son bras armé qu'est la productivité, il broie les hommes et détruit la planète, mais ce sont toujours ses riches représentants qui dirigent le monde et l'amènent dans l'impasse actuelle.  

A toutes les époques, les anciens ont craint le lendemain, et ont pensé que le meilleur du monde était derrière eux. Mais la génération qui les suivait avait foi en l'avenir.
Est-ce encore le cas aujourd'hui, quand on ne croit plus au progrès, à la paix, à la liberté, même pas en Dieu ! 

Si lutter pour un monde meilleur pouvait être motivant, lutter pour sa simple survie l'est-il pareillement?