Deux mesures anti voitures, taxe carbone et limite de 80 km/h, auront eu raison de la vision macronienne. A travers la révolte des gilets jaunes, on a vu la France d'en bas exprimer avec violence parfois son mécontentement et son ras-le-bol de la gouvernance par des élus jugés non représentatifs.
La France des sans-grade, des premiers de corvées, a pour une fois fait entendre sa voix. Cette France qui fait les barricades a beaucoup effrayé le pouvoir en place, et même toute la classe politique. Le président a fait amende honorable, et a fait ses Canossa en allant de ville en ville écouter les doléances des français oubliés. Si l'impôt sur la fortune n'a pas été rétabli, les titulaires de bas-revenus ont été subventionnés, une dizaine de milliards a été mise sur la table, et le président présumé des riches a dû enrichir un peu, tout petit peu, les pauvres.
Arrivé à l'Elysée, Macron a vite fait la tournée des popotes européennes. Mais sa jeunesse et sa foi n'ont pas suffi à rendre européens les sceptiques et les orthodoxes, au moins jusqu'à la crise économique qui a fait suite au covid.
Le covid a surpris le monde entier, obligeant le président à déclarer l'état d'urgence sanitaire et à mettre à l'arrêt un tiers de l'économie. Le réveil est brutal et le redémarrage lent, l'endettement explose et range la France durablement dans les pays du club med, l'Etat qui se voulait facilitateur est devenu protecteur comme jamais dans son histoire. Avec comme résultat une opinion désenchantée, où le dégagisme continue à faire recette, où l'abstention aux urnes poursuit son inexorable progression.
Une vaguelette verte (20% des votants) souffle un vent de contestation, bien différent de celui promu par Macron candidat. L'air pur, le climat, la verdure, moins de pression, semblent l'emporter sur la compétitivité et la croissance, et donc l'emploi.