Quelques mesures impopulaires et maladroites plus tard, la France d'en bas se révolte. Les gilets jaunes sont dans la rue, foule bigarrée d'intérêts contradictoire, sans leader et sans programme, petits entrepreneurs individuels, retraités, salariés faiblement rémunérés, chômeurs, exprimant tous leur ras-le-bol d'une ploitique économique qu'ils perçoivent comme étant, depuis des années, dirigée contre eux, et non pour eux.
C'est vrai que le pouvoir d'achat des bas salaires a régressé; que moult retraités ont des pensions mensuelles inférieures à 1000 euros; que les grandes entreprises utilisent leurs bénéfices, en augmentation constante, à l'explosion des dividendes et des primes au staff de direction et cadres supérieurs bien davantage qu'à la grande masse des salariés, qui paie les pots cassés quand ça va mal, et qui ne reçoit rien quand ça va bien; que la vie dans la ruralité ou les villes petites et moyennes est de plus en plus difficile, avec la fermeture des usines et des services publics qui s'en vont ou réduisent leur présence.
Ce ressenti, Emmanuel Macron, bourgeois formaté par son éducation et ses études, ne le pressentait pas, convaincu qu'il était que tous les français partageaient sa volonté de débrider l'éconmie française du carcan social et fiscal qui est sipposé l'enserrer.
Il n'a pas su voir qu'au-delà de la France plus ou moins intégrée dans le nouveau monde, il y avait une France délaissée, prête à exploser. Pourtant le rejet des politiques, la montée des populistes et de l'extrême droite, la haine propagée sur les réseaux sociaux et qui n'est pas récente, auraient dû alerter. Tout dans sa bulle formatée par son parcours de vie, Macron et ses amis n'ont rien vu ou voulu voir, et bien au contraire ont enflammé les braises qui couvaient, avec deux mesures dont Macron n'a d'ailleurs pas ou peu la responsabilité, la hausse du prix de l'essence et la limitation à 80 km/heure.