Il y a quelques jours, un cadre du syndicat FO me choquait en proclamant que la rémunération de M. Ghosn était le problème de ce dernier, et non du syndicat. Cette personne n'a pas affiché d'indignation devant une rémunération totale annuelle de 15 millions d'euros, alors que celle du smicard tourne autour de 15000€.
Paradoxalement, ce sont les actionnaires, à l'instigation notamment de PROXINVEST, qui sont montés au créneau, en ne votant pas cette démesure. Vote consultatif certes, mais une première!
Blessé dans son orgueil aussi fort que sa rémunération, Carlos a dans la foulée de l'assemblée convoqué ses amis et féaux du conseil d'Administration, qui a confirmé dans les heures qui ont suivi, le bien fondé des 8 millions d'euros versés par Renault. Erreur, car cela montrait à l'opinion, la presse, les politiques, les actionnaires, que le Conseil n'était qu'un ramassis de copains servils, à la botte du grand chef, à qui ils doivent leur présence aux juteux jetons du même nom, et à qui ils ne peuvent rien refuser.
Macron lui-même a été heurté. Conviction ou démagogie, toujours est-il qu'il s'est montré violemment et publiquement indigné, exigeant de Carlos et de ses amis de revoir leur position, sans quoi le gouvernement légiférerait.
Nul ne sait aujourd'hui s'il s'agit d'une menace en l'air ou non. Mais il se trouve bien peu de gens pour défendre Ghosn, pas même le Médef pourtant bien sage sur le sujet.
Carlos Ghosn et ses acolytes devraient se souvenir d'une chose: ils ne sont que des mandataires. Ils n'ont pas crée Renault, ont fortune faite en quelques mois, sans prendre jamais le risque de l'entrepreneur au sens de la théorie libérale classique.
Se verser de pareilles sommes tient à la prévarication plus qu'à la juste rémunération. C'est une insulte aux salariés de base qui font le boulot, sans qui Renault n'existerait pas. C'est le signe de l'orgueil incommensurable de ce monsieur, qui s'estime plus indispensable que 1000 salariés ! Heureusement pour lui que le pêché d'orgueil ne tue pas!