La France des classes moyennes et populaires est dans la rue ou a un regard sympathisant et compréhensif à l'égard des gilets jaunes. Cette France qui grogne, c'est l'Angleterre du Brexit, les EU qui votent Trumps, les italiens, espagnols, autrichiens qui votent ultra-droite ou gauche populiste. C'est le monde des oubliés, des victimes, de la mondialisation et de la financiarisation du monde. C'est la France dite des territoires, qu'usines, administrations, écoles, centres administratifs ont quitté, contraints par leur manque de compétitivité ou pour économie des coûts de production. Des gens compétents, mais au mauvais endroit au mauvais moment.
Les dirigeants politiques et économiques des pays occidentaux, faisant tous partie évidemment des favorisés, ont vécu dans le confort de leur bulle, et même la crise de 2008 ne leur a pas ouvert les yeux.
Depuis trois décennies, les oubliés de la croissance voient leur nombre grimper inexorablement. Mais comme les élites sont de plus en plus riches, elles ne veulent pas voir ce qui pourrait les déranger. Ces oubliés, ils sont chômeurs, smicards, travailleurs précaires, intérimaires, embauchés à durée déterminée, employés et petits cadres, bénéficiaires de petites retraites, petits entrepreneurs individuels, dotés d'un pouvoir d'achat en berne dans des lieux qui se désertifient.
Mais si les revenus stagnent, les charges augmentent, impôts locaux, amendes, loyers, eau, énergie, csg, ... Si Macron n'a pas fait plus mal que les autres, son choix de société, son discours favorable aux riches avec ce ruissellement fumeux qui bénéficierait à tous, a fait exploser un sentimet d'injustice là aussi bien français, latent depuis des années.
Comme les français qui grognent, Emmanuel Macron est au mauvais endroit au mauvais moment.