Un travailleur payé aujourd'hui au smic ne vit pas mieux que le mineur ou l'ouvrier du textile du XIXème siècle. Est-ce acceptable ?
Quand les patrons et les cadres ont vu leurs rémunérations exploser ces vingt dernières années, celles du bas de l'échelle ont stagné, faisant juste un peu mieux que l'inflation. On vivait mal il y a vingt ans avec le smic, on en vit très mal aujourd'hui, si mal qu'on est à peine au-dessus du seuil de pauvreté, fixé à 1015 € nets par mois, quand le smic net s'élève à 1171€ pour 35 heures travaillées par semaine.
Le constat devient carrément scandaleux quand on considère l'inflation du prix de l'immobilier dans les grandes villes, celle de l'essence et de l'énergie, celle des fruits et légumes, de la viande et du poisson.
Autrement dit, la paupérisation des travailleurs dits du bas de l'échelle est une réalité qu'on ne doit pas nier, et qui doit indigner tous les décideurs économiques et politiques, et tous ceux qui sont encore attachés à une société juste, permettant à tous ceux qui travaillent de vivre décemment de leurs salaires.
Et si les décideurs vivaient la vie des smicards ?!
Les conseilleurs ne sont pas les payeurs, et tous ceux qui jouent les experts et les sages pour dire que la revalorisation du smic aurait des conséquences économiques néfastes, devraient "vivre la vie" des smicards : pas sûr qu'ils tiendraient seulement quelques jours, avec des boulots pénibles, dangereux, stressants, salissants pour des salaires interdisant un accès à un logement décent, sans parler du superflu comme la culture et les loisirs.
C'est la honte de notre société, que les humanistes de tous bords devraient hurler à longueur de journée. Quand on veut, on peut, il suffit pour cela de réfléchir à une autre répartition de la richesse. Mais bizarement, personne ne veut, car personne ne veut voir son propre revenu être entamé, même de pas grand-chose.
Ce constat est malheureusement universel, il est inhérant à la logique économique engendrée par le capitalisme financier mondialisé.