Juppé prône aussi bien entendu la fin des 35 heures, avec un retour aux 39 heures, payées 35 évidemment. Ce sera bon pour l'empoi et la croissance!
Juppé a pioché toutes ces mesures dans le catalogue du FMI du parfait redresseur d'économies. On voit le succès obtenu en Argentine qui ne s'en remet pas depuis des années, et qui se balade aujourd'hui avec une inflation de 700% l'an qui a ruiné tous les retraités. Ne parlons même pas de la Grèce, où les mesures du FMI et des Institutions ruinent les gens et obligent à l'exil les jeunes.
On applique les mêmes mesures qu'il y a 50 ans et plus, pas un mot sur la mondialisation qui réduit à pas grand-chose le pouvoir des politiques, pas un mot sur la financiarisation extrême de l'économie mondiale qui défie les Etats, déshumanise le monde, et fait du profit à court terme le seul critère de décision, pas un mot sur les progrès technologiques qui avec la finance mondialisée crée notre monde de demain, indifférente aux gesticulations des gouvernants, pas une interrogation sur la pertinence du libre-échange, peut-être pas aussi bénéfique qu'au temps de la colonisation.
Depuis trente ans, nos sociétés occidentales, pour ne parler que d'elles, voient la classe moyenne se réduire, et les deux extrêmes augmenter. De plus en plus de très riches, et de plus en plus de très pauvres.
Voilà qui devrait interpeler nos candidats à la présidence. C'est la vague sur laquelle surfe Tramp, à sa contestable manière, mais avec la résonnance que l'on sait. Comme le FN il a dix ans, Tramp pose les bons problèmes et interpelle. Le monde d'aujourd'hui crée de l'injustice, les salariés sont de plus en plus mal traités dans les grands groupes, ramenés à de simples variables d'ajustement. Comme d'ailleurs dans la fonction publique, à qui on rabâche depuis des années qu'ils sont trop nombreux et qu'ils coûtent trop cher !
Juppé, c'est un comptable. C'est un président qu'il nous faut, généreux, visionnaire et charismatique.