Et de quatre! Après les luxLeaks, les swissLeaks de HSBC, et les UBSLeaks, voici les Panama Papers, qui dévoilent près de 12 millions de fichiers traités par un cabinet panaméen de conseil et montage de sociétés offshore.
Des milliers de clients, célèbres ou inconnus, vedettes du sport et du show-biz, pdg, hommes et partis politiques, sont pris le doigt, la main même, le bras entier, dans le pot de confiture. L'argent coule à flot dans ce monde que d'aucuns appellent "élite". Et quand l'argent est sale, fruit de trafics illicites, pots de vin, corruption, on sait depuis longtemps, très longtemps, que les banques, toutes les banques, de détail, d'affaires, de gestion privée, les avocats, les conseils en gestion patrimoniale, ont comme meilleur atout la gestion de fonds déposés dans des sociétés offshores, protégées par des sociétés écran, dans les nombreux paradis fiscaux qui essaiment le monde. Il n'est d'ailleurs pas besoin d'aller aux Bermudes ou à Panama, on a tout ce qu'il faut chez nous. Il y a quarante ans les grandes banques françaises proposaient déjà à leurs riches clients des montages domiciliés dans les pittoresques îles anglo-normandes. Avec la mondialisation, l'offre s'est étalée sur le monde entier. Ce qui était fait discrètement, presque sous le manteau, est devenu une activité bancaire à part entière, camouflée sous la belle appellation de "banque privée", dont le conseil fiscal n'est pas le point le moins mis en avant.