Mais les temps ont changé. Dix neuf années ont passé, Marine a succédé à Jean-Marie, le RN s'est en partie dédiabolisé, l'extrême-droite gouverne l'Italie, et progresse partout dans les démocraties. En un mot, elle se banalise.
Si une grande partie des bulletins concerne des votes de contestation d'un système et d'un monde politique qui est rejeté, rien donc ne dit que cette contestation ancienne et à la progression continue reculera face à la perspective d'arrivée au pouvoir du RN.
Cette contestation est avant tout celle dirigée contre les élites, politiques et économiques, président, ministres, parlementaires, chefs d'entreprises, managers et décideurs de tout poil, présumés tous issus des mêmes couches sociales et des mêmes grandes écoles, loin du peuple et de ses préoccupations, qui gouvernent dans l'intérêt d'eux-mêmes, de leur caste, des actionnaires. Ce n'est pas complètement faux, aux actionnaires et dirigeants, dividendes, bonus, rémunérations hors-sol, aux salariés, augmentations salariales au compte-gouttes, plans sociaux, délocalisations, open-spaces, abêtissement et perte du sens du travail par la course perpétuelle à la hausse de la productivité !