C'est aussi une jolie capitale, une campagne douce et attachante. C'est enfin le génocide de 1975-1979, un des plus effroyables de l'histoire de l'humanité.En khmer "Kampuchea", le Cambodge est "un vieux et grand pays" de 181 000 km² et 15 millions d'habitants. Situé au fin fond de l'Asie du sud-est, sa longue histoire est parallèle à celle de l'hindouisme, puis du boudhisme qui le supplantera. Au début de notre ère, le Cambodge est composé de différents états qui guerroient entre eux. Leur unification donne naissance à l'empire khmer, qui brillera du IXème siècle au XIVème siècle. Le pays subit ensuite un long déclin au profit du Siam, qui prend fin avec la mise sous protectorat français en 1863.
Il se termine en 1953 par l'indépendance du pays à la fin de la guerre d'Indochine. Norodon Sihanouk devient roi et le Cambodge une monarchie constitutionnelle. S'il affiche sa neutralité dans la guerre qui oppose les EU au Vietnam, Sihanouk permet aux troupes de ce dernier de traverser le Cambodge. La réaction américaine entraîne le renvoi du roi, remplacé par une république à la tête de laquelle est nommé le général Lon Nol. Sihanouk s'exile en Chine, et organise la riposte avec Pol Pot et les autorités chinoises.
En 1975, Lon Nol est renversé, Sihanouk se retrouve à la tête du pays pour être vite renvoyé à ses chères études par Pol Pot. S'ensuit quatre années de calvaire pour le peuple cambodgien : 2 500 000 morts en quatre années, massacres, famines, exécutions, tortures et emprisonnements vont être le lot quotidien des cambodgiens. Une des pages les plus noires de l'histoire de l'humanité, qui en compte pourtant beaucoup.
En 1979, le Vietnam intervient et chasse le dictateur génocidaire. Depuis cette date, le Cambodge est sous influence vietnamienne, avec un premier Ministre, Hun Sen, qui a fait ses armes politiques sous Pol Pot, et qui est plus ou moins aux ordres du Vietnam. Le fils de Sihanouk est roi, sans pouvoir.
La démocratie est rare en Asie. Elle n'existe pas davantage au Cambodge. Le leader du principal leader de l'opposition, Sam Rainsy, a vu son parti décimé et interdit, et lui-même contraint à l'exil en France. Partout dans le pays on voit des affiches de Hun Sen, le Premier Ministre, comme dans toute dictature cultivant le culte de la personnalité.